Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
7, place de l'église - 17120 Cozes
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
18/11/2020
En effet, l’édifice dut être très largement réédifié au XIVe siècle (par suite des dégradations de la Guerre de Cent ans ?). Elle fut alors dotée d’une vaste crypte-ossuaire dont les voûtes s’appuient sur des banquettes disposées le long des murs de la salle, les voûtes s’élevant à cinq mètres de haut pour retomber au centre sur une colonne. Cette dernière porte un chapiteau sculpté de têtes de monstres et de visages grimaçants. La façade de l’église date de cette même campagne de construction et servit donc d’écrin à des sculptures romanes sauvegardées. Les baies géminées accueillent la représentation du procès et de la condamnation à mort de Symphorien, le saint patron de l’église. Une autre scène présente un Sagittaire brandissant son arc et pourchassant un cerf alors qu’une dernière sculpture évoque deux épisodes de la fable bien connue du Renard et de la Cigogne (scène que l’on retrouve sur la façade sud de l’église de Cozes) puisée non au répertoire De la Fontaine (qui viendra bien plus tard) mais aux très anciens récits d’Esope (VIe siècle avant notre ère) mais toujours populaires au Moyen-âge.
A l’intérieur, datant vraisemblablement du XIXe siècle, se trouve un haut-relief en plâtre dans l’angle nord-ouest qui représente la scène du baptême du Christ et dont tous les personnages sont figurés quasiment grandeur nature. Vous pourrez aussi admirer également à l’intérieur un des plus beaux chemins de croix de notre diocèse ainsi que deux grands tableaux représentant une Crucifixion et, sujet rarement figuré, un miracle de sainte Geneviève guérissant la cécité de sa mère Gérontia.
Le patron de l’église, Symphorianus (Symphorien), passe pour être un martyr gaulois, plus précisément de la ville d’Autun où il aurait rendu son ultime témoignage à la fin du second siècle. Alors que le peuple, en grande partie païen, promenait une statue de Cybèle, Symphorien, se moquant du cortège, refuse de joindre ses hommages à ceux de la foule. Il est saisi, battu, arrêté et incarcéré. Interrogé par Héraclius - c’est cette scène qui est représentée sur la façade de l’église de Grézac, il est condamné à la mort par le glaive. Symphorien est amené hors les murs et décapité en présence de sa mère Augusta qui, restée sur les remparts, l’exhorte au martyre.
À l’époque mérovingienne, Symphorien est considéré comme un saint « national », à l’instar de saint Denis de Paris ou Martin de Tour. Au témoignage de Grégoire de Tours, sa tombe « est presque trouée par les malades qui s'y font porter, afin d'enlever un peu de poussière de son tombeau dont ils se servent comme d'un remède efficace à tous leurs maux ». La première église de Grézac remonterait-elle elle aussi à l’époque mérovingienne ?
18/11/2020
Une première église y fut bâtie, dédiée à saint Martin de Tours, l’apôtre des Gaules. Malheureusement, l’édifice eut du mal à faire face aux intempéries et aux vicissitudes des temps. L’église médiévale dut être abattue et elle fut reconstruite au milieu du XIXe siècle sous les auspices de l'architecte Aimé Bonnet qui fit le choix de lui donner un air roman en ne cédant pas à la mode du néogothique comme à Mortagne ou Semussac.
Si la façade à trois niveaux est très richement ornée, les chapiteaux des colonnettes animés d’animaux extraordinaires, chevaux à tête humaine, oiseaux et feuilles d'acanthe, sont tout aussi du dix-neuvième siècle, ce qui n’est pas le cas de deux magnifiques chapiteaux conservés à l’intérieur du sanctuaire. A gauche, se trouve le héros biblique Sanson en train de vaincre le lion qui personnifie le mal. Lui fait face une scène tout à fait extraordinaire et même unique dans l’iconographie romane, une représentation de l’Assomption de la Vierge Marie qui est enlevée au ciel dans une mandore ornée de perles, soutenue par deux anges. Arrachée aux ténèbres de la mort, elle se protège les yeux de ses mains toute éblouie par la lumière divine. Malgré le traitement un peu fruste de la sculpture, ce chapiteau témoigne indubitablement de la piété mariale telle qu’elle éclot au XIIe siècle sous l’impulsion de théologiens comme Bernard de Clairvaux ou Isaac de l’Etoile.
17/11/2020
Cet ordre œuvre à la réforme de l’Eglise après des années d’incuries et de soumission aux divers pouvoirs temporels (réforme dite Grégorienne du nom du pape Grégoire VII qui inspira se souffle de renouveau au milieu du XIe siècle). Un des grands noms de cet ordre est un Aquitain, Geoffroy de Loroux qui, en 1136, devient archevêque de Bordeaux (il participera à la fondation de l’abbaye de Sablonceaux qui dépendait aussi de l’ordre de Saint-Augustin). C’est très probablement cette connexion avec l’Aquitaine via l’ordre des chanoine de Saint-Augustin et le prieuré de Mortagne qui explique la nouvelle dédicace de l’église paroissiale d’Uzet à Saint Seurin, un saint évêque de Bordeaux du début du Ve siècle à l’historicité est un peu problématique même s’il possède à Bordeaux une superbe basilique datant du début du XIe siècle.
Saint Seurin (Severinus), né en Orient, serait arrivé à Bordeaux vers 410 et aurait rencontré providentiellement l'évêque Amandus (bien attesté historiquement). Grégoire de Tours raconte dans son livre consacré aux saint pasteurs de la Gaule, In gloria confessorum : « l'évêque Amandus qui gouvernait l'église de Bordeaux, vit pendant la nuit, en songe, le Seigneur qui lui dit : ‘Lève-toi et va à la rencontre de mon serviteur Severin... - Et voilà que saint Severin venait comme au-devant de lui. Alors s’approchant, ils se saluent de leurs noms, se jettent tous deux dans les bras l’un de l’autre, et ayant fait leur prière, après s’être embrassés, ils entrèrent dans l’église en chantant à voix haute des psaumes ». C'est ainsi que Severinus serait devenu évêque de Bordeaux, son culte étant tout particulièrement encouragé par les comtes d’Aquitaine au Moyen-âge.
Devenue vétuste et ayant beaucoup souffert des affres des guerres de religions, l'église d’Uzet est désaffectée au cours du XVIIe siècle, sa destruction fut ordonnée en 1707. Une nouvelle église est construite à proximité dès 1689 mais près du port là où s’était installé le nouveau bourg. Cette église est mentionnée en 1709 par Claude Masse au cours d’une de ses pérégrinations à travers la Saintonge, celui-ci parlant d'une « grande chapelle ». Les travaux se poursuivirent jusqu'à sa consécration officielle en 1710 par l'archiprêtre de Saint-Fort, Fleurinon, et le prêtre titulaire de la paroisse de Saint-Seurin-d'Uzet, Michel Allary.
Entre 1857 et 1859, une campagne de restauration fut conduite par Victor Fontorbe, qui modifia quelque peu la structure du bâtiment. Cet édifice néo-roman forme un vaisseau unique de deux travées, terminé par une abside semi-circulaire. Deux absidioles viennent se greffer à la nef, dont l'une, datant de 1721, accueille la chapelle seigneuriale des barons d'Uzet. Les voûtes du sanctuaire sont entièrement charpentées, à la manière d'une coque de navire renversée. La façade de style néo-roman accueille arcatures et modillons surmontant un tympan représentant le Christ et les évangélistes.
14/11/2020
De puissantes bases de colonne attestent que l’église du XIIe siècle était voûtée en berceau quand des faisceaux de trois colonnes rappellent les traces de la construction, au XIIIe siècle, d’une voûte à croisées d’ogives. Les quatre énormes bases, visibles dans la nef, sont celles qui supportaient l’ancien clocher roman détruit lors des guerres de religion. La nef aboutit sur un chevet plat reconstruit en 1453 comme en témoigne l’écusson placé sur l’arc doubleau du cœur, qui représente le blason de France et la couronne royale, symbole du rattachement de la Saintonge à celle-ci. Au XVIIe siècle, un clocher fut réédifier de façon inhabituelle sur un contrefort mais cela après que l’église fut rendue à la communauté catholique. En effet, lors des guerres de religions, Epargnes ayant gagné le camp de la Réforme, l’église abrita de nombreuses années le culte protestant.
La dédicace de l’église d’Epargnes à Saint Vincent, le martyr espagnol qui mourut à Valencia en 304 et patron des vignerons, correspondait bien à une fondation de l’église à l’époque des Mérovingiens. En effet le culte de saint Vincent fut introduit en Gaule à la suite d’une expédition que menèrent en 542 les rois francs Childebert, roi de Paris, et Clotaire, roi de Soissons, contre les Wisigoths d’Espagne, et qui ramenèrent dans ces circonstances les précieuses reliques de la ville de Saragosse où était inhumé le saint diacre Vincent. Ce fut très probablement à partir de reliques secondaires tirées du précieux dépôt de 542 que fut dédié le premier lieu de culte chrétien d’Epargnes non loin de la voie romaine que reliait Saintes à son port (Novoregum/Barzan).
13/11/2020
Le 22 novembre 1774, la nouvelle église est bénie et ouverte au culte au cours d’une cérémonie solennelle en présence de Monsieur Etienne de la Sale, prieur de Semussac, et du comte de Sénectère, seigneur de Didonne.
Après la Révolution, la population du village ne cessant d’augmenter, il apparut nécessaire d’agrandir l’église, et une campagne de travaux débute en 1877 sous la conduite de l’architecte Eustase Rullier qui avait également réalisé l’église Notre-Dame des Anges de Pontaillac à Royan. C’est de cette dernière campagne de travaux que notre tire sa silhouette avec son clocher-porche et son style néo-classique.
L’église de Semussac est dédiée à saint Etienne, un membre important de la première communauté chrétienne de Jérusalem, ordonné au service des tables avec six compagnons par les Apôtres. Il fut le premier martyr chrétien ayant été lapidé vers l’an 37 pour avoir contesté le rôle du Temple comme lieu du salut offert par Dieu et invitant ses contemporains à se tourner vers le nouveau Temple, le Christ ressuscité.
Le culte de saint Etienne devint très populaire au début du Ve siècle lorsque ses reliques furent retrouvées en 415 près de Jérusalem et largement reparties dans les communautés chrétiennes d’Occident où elles servirent à la consécration de nombre d’églises. Ainsi beaucoup de sanctuaires dédiés à saint Etienne remontent souvent très haut dans notre histoire, parfois même à l’époque mérovingienne. Serait-ce le cas de la première église de Semussac ?
13/11/2020
Au XIe siècle ne s’élevait au haut du promontoire qu’une petite chapelle carolingienne dont l’absidiole gauche abritant l’autel de la Vierge conserve la trace et la mémoire. Vers 1094, l’archiprêtre Guillaume Laier fit don de cette petite chapelle à la puissante abbaye de Saint-Jean d’Angély et à la même époque, le seigneur de Talmont fit don aux moines du terrain voisin pour y construire un bourg. On considère l’année 1094 comme la date de naissance de Talmont-sur-Gironde.
Le bourg s’agrandit rapidement et fut bientôt une étape sur le chemin de Compostelle pour les pèlerins voulant rattraper la voie des Anglais qui passait par Soulac et longeait la côte atlantique. Les moines bénédictins édifièrent alors au XIIe siècle l’église que nous admirons, les figures féminines arborant les toilettes de la Cour d’Aliénor d’Aquitaine.
A la fin du XIIIe siècle, la transformation du village en bastide par le roi d'Angleterre Édouard Ier et duc d'Aquitaine, se traduisit non seulement par le remparement du bourg mais aussi par la fortification d'une partie de l'église, un chemin de ronde étant édifié au-dessus de l’abside. Toutefois, ce ne sont pas les guerres qui provoquent la destruction d'une partie de l'église au XVe, mais une violente tempête qui cause l'effondrement d'une partie de la falaise servant d'assise à l'édifice : les deux premières travées de la nef et une partie de la crypte s’effondrèrent dans les eaux avec une partie du bourg.
L’église de Talmont est consacrée à sainte Radegonde, une princesse thuringienne et reine mérovingienne qui devint moniale après s’être libérée de son époux, le roi franc Clotaire, un des fils de Clovis. Clotaire avait commencé par l’enlever après avoir mis à mort les parents de Radegonde. Quoiqu’il l’ait épousée vers 558, Clotaire n’hésita pas à assassiner le jeune frère de Radegonde. Tant de violences et les épouses multiples du roi poussèrent la reine à poser cet acte inédit de quitter son mari et d’exiger de l’évêque Médard de Noyon de lui imposer le voile des consacrées. Le miracle fut que le roi ne chercha pas vengeance mais lui permis de se retirer dans la ville de Poitiers où elle fonda le monastère de la Sainte-Croix ayant obtenu la sainte relique des mains de l’empereur byzantin Justinien. Là, elle se consacra à la prière et à retisser inlassablement la paix entre les différents princes mérovingiens qui cessaient de mettre la Gaule à feu et à sang avant de s’endormir dans la paix du Seigneur le 13 aout 587.