Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
7, place de l'église - 17120 Cozes
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Paroisse Notre Dame de l'Estuaire
21/11/2020
Très longtemps avant que la France ne se couvre, à partir du XIe siècle, de ce « blanc manteaux » des églises romanes, dont on a souvent parlé et auquel appartient l’église de Cozes, la région était habitée comme en témoignent les vestiges néolithiques découverts en plusieurs points de la commune de Barzan. Certains de ces vestiges révèlent en tout cas un habitat daté d’environ -3 500 ans. A partir du VlIe avant notre ère, la région est peuplée par les Santones, des Gaulois qui ont donné leur nom à la ville de Saintes et qui bâtirent un sactuaire sur le site du « Fâ » (probablement du mot « fanum - « temple » en latin) sur la commune de Barzan, qui domine l’estuaire de la Gironde.
Cette région a connu au cours des siècles plusieurs périodes de prospérité dues probablement à sa situation géographique : proche de l’estuaire de la Gironde, elle se trouvait sur la route de l’étain, qui s’échangeait entre la Cornouaille et la Méditerranée. Cette vaste plaine qui va du nord de l’Europe jusqu’à la frontière espagnole a vu passer toutes les invasions qui sont venues mourir à l’ouest de l’Europe. Bien sûr, plus tard, elle a été un lieu de passage pour les pèlerins de Saint-Jacques qui venaient de Bretagne ou de Normandie et continuaient vers le Sud ou s’embarquaient vers l’Espagne par Mortagne ou Talmont. Ces échanges multiples ont eu forcément une influence sur la constitution de ce qu’on appelle l’art roman saintongeais.
L’église de St Pierre de Cozes, inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques le 15 février 1925, faisait partie de vaste mouvement culturel et religieux et était à l’origine une possession de l’ancienne abbaye augustinienne Saint-Étienne de Mortagne. On notera que de nos jours, d’un point de vue religieux, elle fait partie administrativement d’un groupement de clochers qui constitue la paroisse « Notre-Dame de I’Estuaire et qu’elle est dépendant de l’évêché de La Rochelle.
Traversant les siècles, l’église n’a pas été épargnée par les aléas de l’histoire. Elle a connu effondrements, incendies, destructions, reconstructions, agrandissements. Et les styles se sont succédé. Au fur et à mesure des événements, cet important édifice, qui possède encore quelques parties du XIIe siècle, a été presque entièrement reconstruit au XIIIe et surtout au XIVe s, le clocher date du XVe siècle. Le chevet, plat contraire à l’usage roman, daterait du XIVe s. Quant à la façade actuelle, d’inspiration néo-classique, avec son fronton, elle date de 1850 environ, pour ne parler que de l’architecture…
Des traces des anciennes structures existent, bien entendu. Ainsi, à l’extérieur, la face est du clocher, qui porte une toiture octogonale bien qu’il soit carré, porte les marques de l’ancien emplacement de la toiture de la nef, plus élevée que l’actuelle, d’environ 7 mètres. La hauteur des contreforts nord correspondait d’ailleurs à celle de l’ancienne voûte. Il suffit aussi de faire le tour de l’église pour apercevoir, de tous côtés, des éléments d’architecture anciens. Et à l’intérieur du clocher, se voient des colonnes et d’anciennes baies qui existaient avant sa construction au XIIIe siècle et qui ont été murées.
Le clocher lui-même est une haute et massive tour qui s’élève au Nord, à côté de la nef, à la hauteur de la cinquième travée. A sa base, une petite porte ogivale sert d’entrée habituelle. Il est carré jusqu’à la hauteur des contreforts massifs, justifiés autrefois par le poids de la voûte. Cette partie carrée est surmontée d’un étage octogonal qui contient les cloches et l’horloge ; la toiture a la forme d’une pyramide, évidemment octogonale.